Mère
l'Agenda
Volume 8
J'ai reçu un certain nombre de questions provenant des grands élèves (pas des petits enfants: des grands élèves) à propos de la «mort», des conditions de la mort, pourquoi il y a tant d'accidents en ce moment, etc. J'ai déjà répondu à deux personnes. Naturellement, c'est répondu au niveau mental mais avec une tentative de passer au-delà.
C'est cette espèce de logique mentale qui veut... oui, que les choses se déduisent les unes des autres selon cette logique, alors ils sont arrivés à des questions... impossibles.
(texte des questions)
Le moment et le moyen de la mort sont-ils toujours choisis par l'âme? Dans de vastes destructions humaines par bombardement, inondation, tremblement de terre, est-ce que toutes les âmes ont choisi de mourir ensemble à ce moment-là?
L'immense majorité des êtres humains ont une destinée collective. Pour eux, la question ne se pose pas.
Celui qui a un être psychique individualisé peut survivre même au sein des catastrophes collectives, si tel est le choix de son âme.
Après la mort, une fois séparée de son être physique, de son vital, de son mental, comment l'âme est-elle consciente d'être, d'exister?
L'âme est une étincelle du Divin Suprême, je ne vois pas comment le Seigneur a besoin d'un corps pour être conscient d'être.
Ce n'est rien de très nouveau, mais c'est un élargissement de la conscience, et justement ces temps derniers, toutes ces questions venaient dans l'atmosphère, et donnaient d'abord l'impression que l'homme ne sait rien de la mort – il ne sait pas ce que c'est, il ne sait pas ce qui se passe, il a fait toutes sortes d'hypothèses mais il n'y a pas de certitudes. Et en poussant – en insistant comme cela, en poussant –, je suis arrivée à cette conclusion... qu'il n'y a rien qui soit vraiment la mort.
Il n'y a qu'une apparence, et une apparence qui se fonde sur une vue limitée. Mais il n'y a pas de changement radical dans la vibration de la conscience. Ça, c'est venu comme une réponse à une sorte d'angoisse (il y a eu une sorte d'angoisse dans les cellules, de ne pas savoir ce que c'est vraiment que la mort. Comme ça, une sorte d'angoisse) et la réponse a été très claire et très persistante: c'est que seule la conscience peut savoir, parce que... parce que l'importance donnée à la différence d'état est une importance seulement superficielle et basée sur l'ignorance du phénomène en lui-même. Celui qui serait capable de garder un moyen de communication pourrait dire que, pour lui-même, cela ne fait pas une différence considérable.
Mais cela, c'est quelque chose qui est en train de s'élaborer. Il reste encore des endroits imprécis et il y a des détails d'expérience qui manquent. Alors il me semble qu'il vaudrait mieux attendre que la connaissance soit plus complète parce que, au lieu de dire une approximation avec des suppositions, il vaudrait mieux dire le fait complet avec l'expérience totale. Donc nous remettrons cela à plus tard.
Mais tu dis qu'il n'y a pas de différence... Est-ce que, quand on est de l'autre côté, on continue d'avoir, ou on peut avoir la perception du monde physique?
Oui-oui! c'est cela. C'est cela.
La perception des êtres, des... [nous voulions dire des mouettes sur la mer, des arbres, du joli soleil de la terre].
Oui, c'est cela.
Seulement, au lieu d'avoir une perception... On sort d'une espèce d'état illusoire et d'une perception qui est une perception d'apparences, mais on a une perception; c'est-à-dire qu'il y a eu des moments où j'ai eu la perception, j'ai pu voir la différence, seulement, n'est-ce pas, l'expérience n'a pas été totale (ça n'a pas été total dans le sens que cela a été interrompu par les gens), alors il vaut mieux attendre un peu pour en parler.
Mais la perception est là.
Pas absolument identique, mais avec une efficacité quelquefois plus grande en elle-même. Mais ce n'est pas perçu véritablement par l'autre côté. Je ne sais pas comment expliquer. J'ai eu l'exemple (pas l'exemple: vécu, la pleine perception) d'un être qui a vécu pendant des années avec moi, qui est resté en contact tout à fait conscient après être sorti du corps (mais sorti du corps très matériellement), et qui s'est, non pas fondu mais étroitement associé à un autre être vivant, et qui a continué la vie de sa PROPRE CONSCIENCE dans cette association. Et tout cela, je ne peux ni donner les noms, ni donner les faits, mais c'est aussi concret que cela peut être.1 Et ça continue.
Tout cela a été vu – je l'ai vu depuis longtemps, mais c'est revenu comme une illustration de la nouvelle connaissance, ce matin même. Extraordinairement concret dans ses effets (cette «association»): changeant les capacités et les mouvements de la conscience de l'autre. Et consciemment – une vie absolument consciente. Et c'est la même conscience qui était consciente dans la période où il n'y avait plus du tout de corps et où la présence était visible seulement dans la vision de la nuit.
Il y en a d'autres.
Celle-là est très proche et très intime, et c'est pour cela que j'ai pu suivre dans tous les détails.
Mais ce n'est clair, précis et ÉVIDENT qu'avec cette nouvelle vision, parce que (comment dire?...) je savais cela – je le savais avant, je le savais –, mais je l'ai revu avec la nouvelle conscience, la nouvelle façon de voir, et alors la compréhension a été totale, la perception a été totale, tout à fait concrète, avec des éléments qui manquaient complètement – des éléments convaincants – qui manquaient complètement à la première perception, qui était une connaissance vitale-mentale. Ça, c'est une connaissance de la conscience des cellules.
Mais tout cela ne serait intéressant qu'avec tous les faits (qui ne peuvent pas être donnés). Alors je voudrais avoir une expérience plus complète et plus «impersonnelle», pourrait-on dire, c'est-à-dire qui n'est pas illustrée par des faits, qui est une vision d'ensemble du processus. Et alors là, je pourrai parler.
Ça viendra.
1 Il s'agit de ce fils de diplomate dont Mère a déjà parlé et qui s'est fondu avec Pavitra (voir Agenda VII, du 23 février 1966).